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Suzuya présente son nouvel Album "Là où les cœurs se pendent"

  • Photo du rédacteur: NEW KG
    NEW KG
  • 11 nov. 2021
  • 4 min de lecture

Suzuya


Nouvel Album "Là où les cœurs se pendent"



Aokigahara. C’est le nom d’une forêt au Japon, au pied du mont Fuji. Pas n’importe laquelle. On la surnomme depuis des décennies la forêt des suicidés. Là viennent se perdre à jamais des cœurs en peine, des âmes en pleurs.


À 10 000 kilomètres, quelque part en France. Un jeune homme. Suzuya. Dans sa chambre, comme pas mal de ses camarades, il regarde des animes japonais. Très vite, il en aime les ambiances, les décalages, les musiques et les histoires. Quand il n’est pas devant son écran, il écrit. Des chansons atypiques, où le fond et la forme se répondent ou se percutent, pour mieux dessiner un univers à part. Suzuya est un artiste qui ne ressemble qu’à lui-même. Son flow peut traîner comme accélérer, emmener comme asphyxier. Il rappe l’amour, les sentiments qui font et défont les Hommes. Il envahit le coeur et les tripes de ceux qui l’écoutent.


Un visage de femme, un crâne qui semble lui dévorer le cou, au coeur d’une étoffe rouge. C’est la sublime et macabre pochette de son nouveau disque qui sortira en décembre chez E47, intitulé “Là où les Coeurs se Pendent”. Elle a été conçue par Takato Yamamoto, peintre japonais culte, dépositaire de l’esthétique Heisei et adepte de l’éro-gore. Rarement un visuel aura aussi bien synthétisé une musique. Cette pochette dit presque tout. Amour et haine. Haine et amour. Vie et mort. Le disque de Suzuya raconte donc l’amour et ses dérives, le toxique et l’intense, le beau et le moche, l’éternel et l’éphémère. C’est une plongée impressionnante, un trip paradoxal, une virée au-delà de la morale.


Ce disque marque aussi un certain tournant culturel. Une partie non négligeable de la nouvelle génération regarde désormais plus à l’est qu’à l’ouest. Après quasiment 70 ans de domination culturelle américaine sans partage, l’heure est venue d’aller puiser ailleurs, à une autre source. Oui, Suzuya a cette fascination pour le Japon. Si elle lui vient des animes et de la virtualité ludique, il a ensuite voulu approfondir, creuser la réalité nippone. Direction le pays du soleil-levant. 12 jours. Il y découvre toute une culture, des légendes, les Yo-Kaï, ces esprits horrifiques, la gastronomie. Il apprend à aimer son cinéma, Battle Royale est aujourd’hui son film favori, avec Cold Fish. Ce voyage, il fallait en faire quelque chose. Le transformer. Ce sera donc “Là où les Cœurs se Pendent”. “Peut-être le plus triste de mes disques” confie Suzuya. La tristesse n’a jamais empêché la beauté, l’authenticité et l’intensité.


L’intro du disque a été composée par Akira Yamaoka, autre artiste japonais incontournable, compositeur de nombreuses musiques pour les jeux vidéo, dont Silent Hill, l’un des jeux préférés de Suzuya. E47 a fait appel aux services de Sahé Cibot, une Franco-japonaise qui est une spécialiste du Japon, et qui a mis en relation Suzuya avec des beatmakers, chanteuses et producteurs japonais. “Je lui ai soumis quelques noms, des gens avec qui je rêvais de travailler sur ce projet.” Et ce qui était au départ un fantasme de grand gosse est devenu réalité. “L’intro de mon disque, je voulais que ce soit la musique d’amour la plus pure qui soit. Pas de haine, d’amour toxique, de ressentiment, pas d’obsession. Et après, forcément on va s’en éloigner un peu pour exposer les différentes facettes de ce que peut être l’amour, même quand il vire au pire. Je voulais visiter toutes les formes d’amour que j’ai pu rencontrer… Dans ce disque, je parle de plusieurs personnes réelles. C’est du vécu. Plus ou moins récent. J’ai puisé dans mes expériences, je n’ai pas écrit tous les titres au même moment non plus. Mais tout ce que j’ai écrit, je l’ai écrit à un moment où je ressentais vraiment ce que j’écrivais.” Et tout au long de ces 12 titres, le Japon est un fantôme qui traverse la musique de Suzuya. Comme dans un anime japonais, la musique de Suzuya aime jouer avec les contrastes, les paradoxes. Un combat intérieur épique ? Une musique toute en douceur pour l’illustrer. Un personnage en colère, débordant de haine ? Un piano et un violon mélancoliques viennent contre-balancer. Cela offre à l’ensemble une dimension vertigineuse. Chez Suzuya, les apparences sont volontairement trompeuses, comme dans la vie.


Il veut perturber, déstabiliser, emmener l’auditeur vers des contrées où les sentiments dévoilent toute leur complexité. L’art du contraste. Et c’est saisissant ! Suzuya évoque les Yandéré, ces personnages qui, derrière une apparence de douceur, peuvent se révéler dangereusement obsessionnels, la section 731, une unité militaire japonaise, coupable d’expériences atroces sur des prisonniers de guerre, les hentaï (les animés X), Tapion, un personnage de Dragon Ball Z, Mikasa de l’anime L’Attaque des Titans…


Sur “Mourir dans un Hentai”, la musique, très speed, rappelle direct les premiers jeux électroniques, les pixels qui déchirent la rétine et les parties sans sauvegarde possible. Évidemment classée X. Sans oublier Hachikō, ce chien qui, après la mort de son maître, vint chaque jour l’attendre à sa station de métro.


Un chien devenu symbole de la loyauté au Japon, qui a même sa propre statue. Il ne faut pas se tromper : Ici, on est très loin du Club Dorothée. L’approche de Suzuya est résolument adulte. Il regarde le vide sans jamais baisser la tête. On retrouve sur le titre “Ouvre les Yeux” un feat de la rappeuse japonaise Edward, 20 ans, phénomène de l’autre côté de la planète, adepte d’une trap underground et sans concession. Sur “Voleuse d’âmes”, Suzuya pleure, hurle, menace, accompagné par la voix d'Hikari, la chanteuse cosplayer japonaise, spécialisée en reprises de chansons issues d’animes, accentuant encore cette impression de songe. Sur “Ada Wong”, Suzuya a fait appel aux services de Yow-Row, arrangeur et chanteur nippon, qui livre ici une prod à la fois mélancolique, noire et reptilienne. Enfin, Akira Yamaoka revient sur “Lettre du Diable”, conclusion autant sublime qu’inquiétante, pour une instru dépouillée et de glace.


Une chose est sûre: on n’écoute pas les chansons de Suzuya, comme ça, en passant. Elles marquent les esprits, elles s’installent pour longtemps. Elles ont même de quoi conquérir Tokyo, ses banlieues jusqu’à même Aokigahara. Elles vibrent. Magnitude 10 sur l’échelle des coeurs blessés mais furieusement vivants.



TRACKLISTING


1.Mon cœur te sera fidèle jusqu’à son dernier battement

2.T’aimer en secret

3.Démon gardien

4.Hachikō

5.Ouvre les yeux ft. Edward(我)

6.Mourrir dans un Hentai

7.Mon cœur n’est pas un jouet

8.Les entailles remplacent tes caresses

9.Oublie moi

10.Voleuse d’âme

11.AdaWong

12.Lettre du diable





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