Black Crystal
Nouveau clip "Bâtiment"
Fraîchement signé au sein de l'écurie WATI-B, le duo Black Crystal composé de AK et Dr Boog, a de beaux jours devant lui. Les galères de la rue et une passion commune pour la musique suffisent à sceller leur solide amitié. En si bon chemin, les aléas les rattrapent : AK est incarcéré à Fresnes mais les deux accolytes réussissent toutefois l'exploit de continuer à produire de la musique. Leur premier single, "Bâtiment" voit le jour et marque le début d'une riche et sincère aventure musicale. Un clip réalisé par Leo Mazzoni qui rend fidèlement compte de l'esprit Black Crystal : la rue, la vraie.
Aujourd’hui galvaudée voire vidée de son sens l’expression “La rue, la vraie” reprend avec Black Crystal toute sa signification. De leur première rencontre aux embûches auxquelles ils ont du faire face, la rue est à la fois le socle et le fil rouge de leur histoire.
Leur socle, c’est le Bois l’Abbé, la cité de Champigny-Sur-Marne d’où AK 47 et Dr. Boog - les deux membres du tandem - sont originaires. Aujourd’hui signé sur le label Wati B, les 2 compères dévoilent enfin leur carte de visite, Deux issues, un projet unique enregistré entre le studio et la prison, reflet d’un vécu à toute épreuve.
C’est dans leur cité au Bois l’Abbé - qu’ils appellent communément leur “jungle” - que se fait leur première rencontre. Dr. Boog a 11 ans et déjà les deux pieds dans la rue : “Y'a un mec qui me file un tarpé, il me dit d’aller tirer sur quelqu’un. Je suis cagoulé. Quand je m’apprête à le faire, j’entends un grand crier mon nom”. Finalement, Boog se stoppe.
Quelques temps après, ce même grand le prend en main et l’emmène en studio. Là, il tombe sur AK, 11 ans aussi mais déjà à la tête d’un groupe de rap. Si faire du rap était mal venu dans la famille de Dr. Boog, AK, lui, a pu compter sur ses grands frères pour se forger une culture hip-hop et éveiller en lui sa passion pour la musique. Intrigué, le Doc rejoint Ghetto Soldats, la première bouture du groupe et c’est AK qui prend alors en main sa formation et lui apprend à poser sa voix sur l’instru. Un grand du quartier, John, forge aussi l’identité du jeune groupe autour d’un rap à message : “Il nous faisait écrire tout ce qu’on ne vivait pas, des thèmes loin de la bicrave. Il nous faisait chanter des parties de livres. Avec lui, on répétait nos morceaux pendant 2 semaines avant de les enregistrer”.
Aux portes de l’adolescence, Dr. Boog et AK 47 s’éloignent peu à peu des micros. La rue et la nécessité prennent le pas sur leur passion. “C’était la misère. La rue, ça commence au moment où tu n’as plus envie de demander”. À 16 ans, AK se fait serrer et est envoyé à Marseille en placement pendant 6 mois.
Comme le destin de nombreux jeunes de quartier, celui des 2 compères auraient pu basculer dans un cercle infernal. Mais les 2 frères n’abandonnent pas et resserrent les rangs autour d’une formation en binôme. Posé sur les bancs du lycée, Boog tombe sur un stylo, un Crystal Medium Black. De là naît Black Crystal, le nom ainsi que la formation définitive du groupe.
Nous sommes en 2012, l’heure est à la trap, un style qui respire l’asphalte et qui va bousculer la musique des 2 rappeurs. “Les gens perçaient en racontant ce qu’on vivait nous. Il y a beaucoup de rappeurs qu’on connaît en dehors de la musique qui ne sont pas ce qu’ils racontent dans leur texte”.
Inspirés par Chief Keef, Lil Durk ou encore Fredo Santana, les 2 Mc’s créent un rap à leur image, un rap de rue, leur rue, celle avec des principes mais aussi avec des cicatrices. AK confirme son appétence pour le kickage et le débit tandis que Dr. Boog se pose en scientifique, adepte de précision dans le flow mais aussi d’expérimentations plus mélodieuses.
2018 marquera un tournant à la fois dans la carrière mais surtout dans la vie du groupe. Les aléas de la vie de rue les rattrapent : AK est arrêté pour possession d’héroïne, une saisie record de 10 Kg qui fait la une des journaux. Il est condamné pour trafic de stupéfiants à 6 ans en appel. Au- delà du choc, le coup d’arrêt est brutal pour le groupe. “Au début, je pensais pas à la musique. Je pensais arrêter”, confie AK tandis que de son côté, Dr. Boog semble lui aussi tout aussi déboussolé : “J’avais un seum sur des années qu’on allait perdre, un seum sur les flics".
Incarcéré à Fresnes, AK 47 reprend malgré tout goût à la musique. Il recommence à écrire. De l’autre côté, les choses s’accélèrent aussi pour son binôme. Contacté par Sony pour signer, Boog et Dom, le manageur du groupe, décident de se lancer à fond dans l’aventure mais pas sans son partenaire.
Omax6mum
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